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Étudiants isolés : le parcours d’Anastasia à Lyon et les aides pour aller mieux

Par Ronan Marchand

Par Ronan Marchand – M1 NEW ISFJ

Selon la Fondation de France, le sentiment de solitude toucherait 24 % des Français âgés de plus de 15 ans. Anastasia, 22 ans, étudiante en Master LEA (Langues Etrangères Appliquées) à l’Université Jean Moulin, a vu son quotidien basculer jusqu’au burn out après son arrivée à Lyon en 2024. Elle y a affronté la solitude, la perte de repères et les problèmes d’intégration. Elle revient sur cette épreuve de sa vie d’étudiante.

Anastasia et cette crevette, lui rappelant sa Normandie natale. Des autocollants représentant ce crustacé sont apposés sur bon nombre de voitures dans sa région. Elle est nostalgique à la vue de ce graffiti, rue de Bonald à Lyon 7. (Ronan Marchand)

“C’est surtout au moment où je suis arrivé à Lyon que tout m’a paru trop grand. Ça fait peur et on se sent seule plus rapidement”. Anastasia, élève en Master de Langues Étrangères Appliquées, s’est sentie si petite dans cette nouvelle ville. Lyon est une grande fourmilière où tout paraît démesuré, c’est ce qui l’a profondément marquée.

Anastasia a été confrontée au sentiment de solitude après avoir déménagé à Lyon pour ses études l’an dernier, en septembre 2024. Originaire de Normandie, Anastasia a subi cet éloignement pour la première fois loin de sa famille et de ses amis les plus proches.

“Je vivais mal le fait de ne plus être avec ma mère. […] Je me suis renfermée sur moi-même pendant le mois de novembre 2024 et j’en garde un très mauvais souvenir”.

C’est à cette période que la jeune étudiante se retrouve en plein burn out. A ce moment, elle ne sortait plus de chez elle et subissait la pression scolaire : “on nous donnait beaucoup de choses à faire en cours, le master 1, c’était la découverte”. Résultat, plus aucune motivation pour aller en cours. Elle faisait le minimum pour passer au semestre suivant. À Caen, lorsqu’elle avait un groupe d’amis en classe, elle était heureuse à l’idée de se rendre en cours. Cette équipe la motivait à travailler davantage.

L’intégration était d’autant plus difficile, ses camarades de Master se connaissant déjà de la licence. Les groupes étaient déjà formés, elle était seule en classe.

“Je trouve que les gens à la fac ne sont pas très sociables, ils ne prennent pas l’initiative de venir vers les autres vu qu’ils ont déjà des amis”.

Nostalgique de sa vie étudiante à Caen, elle se dit qu’elle ne retrouvera jamais de liens aussi forts avec quelqu’un que ceux qu’elle a pu tisser là-bas.

S’évader et sortir

Malgré cela, Anastasia s’est poussée à sortir et à participer aux événements qu’offrent la ville de Lyon et ses universités, pour rencontrer de nouvelles personnes. S’évader et sortir, c’est ce qu’elle transmet désormais aux étudiants dans son cas.

“Le conseil que je peux donner à des étudiants seuls, c’est de prendre l’initiative et de se forcer à sortir pour que ça vienne naturellement”, affirme Anastasia.

Lorsqu’elle se sent seule, Anastasia se rend au parc de la Tête d’Or pour y cueillir des fleurs. Confectionner un bouquet est son échappatoire, au même titre que la cuisine qui l’aide à s’apaiser. Aujourd’hui, la jeune étudiante se sent mieux. Elle sort régulièrement avec les amis qu’elle a pu se faire.

Pour aller plus loin et connaître les dispositifs d’aide pour les étudiants, retrouvez le centre 102, un centre de santé dédié à la santé mentale des étudiants lyonnais crée par le Crous. Psychologues, infirmières et psychiatres viennent en aide aux jeunes qui souhaitent parler de leur problème, notamment celui de la solitude. Chaque semaine, ce sont près de 120 étudiants qui franchissent les portes de ce centre, inauguré en janvier 2025 par la ComUE Université de Lyon. Alors si toi ou un de tes proches en ressent le besoin n’hésite pas à aller consulter !