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Le dispositif Angela pour lutter contre le harcèlement de rue à Lyon

Par Loïc Vidon

Par Loïc Vidon – ISFJ Lyon

Près de 3 400 infractions pour outrage sexiste et sexuel, dont 700 délits, ont été enregistrées par la police et la gendarmerie nationales en 2023. Un nombre important, qui ne prend cependant pas en compte les personnes qui n’osent pas aller jusqu’au dépôt de plainte. Pour lutter contre le harcèlement de rue, la ville de Lyon a décidé d’innover.

Source: https://www.lyon.fr/actualite/prevention-securite/rejoignez-angela

Non, il n’est pas question pas de la chanson « Angela » de Hatik . Mais alors de quoi s’agit-il ? Apparu en Angleterre en 2016, ce plan vise à lutter contre le harcèlement de rue. En hausse de 21 % sur la seule année 2023, ce fléau touche à 88 % les femmes de moins de 30 ans selon vie-publique.fr.

Un nom de code

Comment fonctionne le plan « Angela » ? Sur certains commerces, sont présents des stickers « ici demandez Angela ». Il suffit de pousser la porte du bâtiment et d’appeler « Angela » (un nom de code permettant à la victime d’être prise en charge). Présent depuis trois ans en France, le plan « Angela » s’adresse aux commerçants qui souhaitent apporter leur soutien à la cause. Adhérente depuis quelques mois, la bibliothèque du premier arrondissement de Lyon s’engage pleinement.

« C’est important pour nous de s’engager dans cette lutte contre le harcèlement de rue. Tout le monde peut être victime de ce phénomène et c’est quelque chose qu’il faut vraiment prendre au sérieux », relate l’employée présente sur place.

L’adhésion de certains commerces au dispositif n’est pas anodine.

« Le but est d’accueillir la victime dans un lieu rassurant où elle se sent à l’aise. C’est pourquoi toutes les bibliothèques de Lyon participent au plan Angela », poursuit-elle.

La liste des commerces partenaires peut se trouver sur l‘application UMAY, sur laquelle tu navigueras sur une carte interactive pour que tes proches suivent ton trajet, et que tu puisses trouver une safe place près de l’endroit où tu es.

Le CIDFF au centre du plan « Angela »

C’est un peu grâce à lui si ce projet se concrétise. Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles co-porte, avec la mairie, l’ambition d’une ville plus sûre.

« Nous avons lancé une phase d’expérimentation dans le septième arrondissement. Cela a porté ses fruits. L’objectif est de l’étendre à toute la ville à présent », explique une responsable de l’organisme.

Pour adhérer au plan Angela, il faut suivre une formation organisée par le CIDFF.

« Lors des formations, nous donnons aux adhérents toutes les clés pour gérer au mieux les victimes, les accompagner et les soutenir dans ce moment traumatisant. Nous faisons également intervenir des juristes qui apportent leur expertise et leurs connaissances des lois en vigueur contre le harcèlement de rue ».

Après avoir participé à la formation organisée par le CIDFF, les commerçants s’engagent en signant la charte d’engagement du dispositif. Une fois adhérent, la dernière mission consiste à faire vivre et promouvoir le dispositif, car le harcèlement de rue peut toucher n’importe qui, qu’importe son âge, son sexe ou son ethnie.